La Durance est une rivière mobile qui fait naturellement évoluer le tracé de ses berges. A Caumont sur Durance les récentes évolutions de la rivière ont provoqué la vidange d’un plan d’eau artificiel créé en 1999 par le projet TGV. Un point sur l’historique, la situation actuelle et les perspectives.
Un regain de mobilité pour la Durance malgré l’aménagement d’infrastructures
Entre les années 60 et 90, la Durance a été profondément altérée par les barrages, l’absence de crues et l’extraction massive de graviers, entraînant un rétrécissement de son lit et la disparition de nombreux habitats naturels. Les crues de 1994 ont mis en évidence les limites de cette artificialisation. Depuis, les politiques publiques ont permis à la rivière de retrouver un fonctionnement plus naturel, bénéfique à la biodiversité et à la gestion des crues. Dans ce contexte, la SNCF, via le projet TGV Méditerranée, a acquis des terres en fond de vallée pour compenser ses impacts, permettant au SMAVD de restaurer ces zones avec des aménagements favorables à la faune et aux milieux humides.
Le cas spécifique des Iscles du Loup à Caumont sur Durance
À Caumont-sur-Durance, le site des Iscles du Loup illustre la transformation naturelle du lit de la Durance. À l’origine constitué d’un unique bras étroit, le site a évolué après les crues de 1994 et 2000, accompagné par des aménagements écologiques réalisés entre la voie TGV et la rivière. Le trop plein d’eau d’un canal d’irrigation de Cavaillon qui se rejetait directement dans la rivière a été détourné vers le site de compensation écologique pour alimenter le réseau de dépressions aménagées par la main de l’homme. En 2025, après plusieurs crues, l’érosion des berges a provoqué la vidange de ce plan d’eau dans la rivière, asséchant les zones humides en aval et soulevant des questions sur leur pérennité.
Les conséquences et les suites données à ces évolutions naturelles du milieu
S’agissant du risque inondation, aucune crainte à avoir, contrairement à certains « abus de langage » aucune digue n’a cédée. L’évolution naturelle du site des Iscles du Loup n’est pas due à une rupture de digue mais à la dynamique retrouvée de la Durance, qui s’écoule désormais plus librement et limite les débordements en zone habitée. Ce phénomène a du reste était largement vérifié en avril 2024 où la déviation de Caumont, habituellement submergée à partir d’un débit de 1300 m3/s ne s’est vue coupée qu’à l’extrême pointe d’une crue de 1700 m3/s.
Ce retour à un fonctionnement plus naturel crée un écosystème rare et riche, mais soulève aussi des enjeux : certaines zones humides créées artificiellement se sont asséchées. Le SMAVD, en lien avec la SNCF et les collectivités locales, réfléchit aux solutions possibles, entre aménagements ponctuels et adaptation plus globale au nouveau visage de la rivière.
Evolution des abords de la Durance des années 90 à nos jours